Il y a ceux qui aiment raconter des histoires, ceux qui vivent au travers de l’histoire, ceux qui s’évadent à l’écoute d’histoires… Il y a aussi ceux qui contribuent à continuer une histoire, en s’intéressant aux origines, aux contextes sociologiques, politiques, culturels… Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire.

L’attachement à la mémoire

Marie-Hélène BareytDe ses origines maternelles, Verdun, Marie-Hélène conserve des objets, traces du passé. Un attachement à la mémoire comme une seconde peau.

Mais ne vous trompez pas ! Avec elle, toute histoire aussi bouleversante soit-elle, a une « suite » positive. D’un passé marqué d’une guerre longue et meurtrière, elle a des souvenirs, bribes de cette histoire.

Les chaises du café de sa grand-mère « Aux bons enfants », des photos… et des objets « détournés » :  une petite table conçue avec un bout d’obus et des pieds faits de douilles.

L’histoire présente se construit sur les marques du passé.

La citation d’Antoine Lavoisier prend sens : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». On garde la forme avec un changement de la matière. Le processus s’opère. Le détournement d’objets, trouve un nouvel usage, avec une autre histoire positive.

 

Les origines de l’histoire

« J’aime les vieux objets, tout ce qui raconte une histoire ». Objets de famille, objets flânés au gré des brocantes ou encore cherchés sur la toile, Marie-Hélène cherche leur âme.

« Il faut que cela me raconte soit une histoire qui existait, soit une histoire qui pourrait être. »

« Qui pourrait être » :  vient ainsi le moment où l’objet peut être décalé de sa fonction première, voire sa propre histoire, acquérir un autre sens. Comme un second souffle, il reprend vie, autrement.

La scène se situe ici dans le XIème arrondissement de Paris, dans cet appartement transformé en cabinet de curiosités, les histoires se mêlent. Parfois chacun a son coin, son espace dédié. Le plus souvent l’objet « décalé » rencontre un autre objet…

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, Benjamin et GunterC’est ainsi que Benjamin, nain de jardin de son état, ne pouvait rester seul. Cela aurait était trop triste ! Les yeux en l’air, les mains dans les poches, les joues roses, et cet air mystérieux qui lui a inspiré une histoire. Ce bonhomme ne pourrait vivre heureux qu’accompagné !

Alors, Marie-Hélène a cherché un compagnon. Elle a découvert ce nain de jardin avec une marinière à la « Gaultier » .

Le petit compagnon se nommera Gunter ! Et les voici en place dans l’appartement devant une forêt de deux champignons…!

 

Marie-Hélène a beaucoup d’humour, et du bon goût. Car les vieux objets doivent être « beaux ».  On découvre un appartement charmant où chacun refait son monde !

 

L’histoire détournée

Vous allez découvrir quelques-unes de ces curiosités.

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, Ringo et Starr

 

Voici le coffret vitré en métal doré gravé qui contient deux scarabées.

Il leur fallait là encore une histoire, une identité. Scarabées… Beetles…

Cela vous rappelle quelque chose !? Ils se nomment donc Ringo et Starr… Un humour qui nous fait tellement de bien.

 

 

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, Cabinet de curiosités et d'histoires

Continuons la visite, la cheminée. Olaf (eh oui !) est devant la cheminée, un mètre de hauteur.

Là encore, il ne pouvait vivre seul. Elle a donc cherché deux petits pingouins qui se blottissent à ses pieds : l’histoire commence ou continue !

« Il faut que les choses aient un sens »Sur la cheminée, vous découvrirez le Pape, pour le protéger, sa cloche de verre : logique !

Il y a une réelle harmonie entre chaque coin de l’appartement, entre coloris et agencement d’histoires.

 

Marie-Hélène a un naturel assez contemplatif, elle observe et garde les belles choses. Une de ses grandes folies, car elle en a plusieurs services : la vaisselle. Comment résister à tant de belles œuvres, le travail d’art … Et si vous voulez la charmer alors offrez-lui une libellule de chez Lalique, ou une broche…

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, Cabinet de curiosités

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, Cabinet de curiosités et décoration

 

« J’aime bien les choses bizarres ». Effectivement cet œil le prouve 😉

Il y a dans les « décalages » de Marie-Hélène, avec sa création d’un nouvel univers, une dérision du réel.

Cependant, ici l’imagination est savamment orchestrée avec un supplément d’âme qui lui est propre.

Chaque objet « respire » le bien être avec un univers propre. Que cela soit sur la cheminée, la commode, une table… Elle reconstruit une ambiance sereine.

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire,Teddy

 

Même Teddy, pourtant petit chien très actif et joueur,

respecte ses différents espaces.

 

 

 

« Le plus beau compliment qu’on m’ait fait est : « chez toi, je me sens presque chez mes parents ».

 

L’histoire optimiste

Marie-Hélène souhaiterait avoir autant d’espaces, qu’elle a d’envies d’objets à ramener chez elle.

Elle aime voir l’horizon, pour laisser libre ses pensées, mais aussi se plonger dans des lieux historiques. Un lieu qui pourrait nous paraître sombre au vu de son histoire devient rempli d’intérêts pour elle. Car là où il y a une histoire, il y a un sens : « il y a une porte de sortie ».

Là où les gens continuent à vivre avec leur passé et leurs empreintes, il y a une vie à poursuivre. Berlin, ville séparée en 2 a su l’émouvoir. On y retrouve des symboles du passé qui prennent sens aujourd’hui, comme les plaques pour piéton de Berlin Est/Ouest,…

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, Berlin EstMarie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire,Berlin Ouest

Marie-Hélène Bareyt, le temps d’une histoire, BerlinPlus encore ses pavés avec les noms, dates de naissances et décès des habitants de confession juive ayant vécu à Berlin.

« On vit quelque chose de très fort, émouvant et impressionnant. C’est important »

 

Image trouble par respect

 

Tout fait sens, car tout correspond à une époque « c’est un moyen de retrouver certains moments… ne pas oublier certaines choses » certains faits.

 

Continuer l’histoire

« Si tu veux construire, il faut que tu comprennes comment les choses marchent, ou n’ont pas marché. Où se font les ruptures dans l’histoire, … pourquoi aujourd’hui on réagit comme ça… »

Au-delà de son univers intime, il y a un fond authentique qui a besoin de savoir »s », de connaître, comprendre pour avancer. Ainsi, Marie-Hélène cherche, explore, tant dans sa vie personnelle que professionnelle. Je ne pense pas que son choix d’activité soit dû au hasard. Elle s’est orientée notamment sur l’application de la QVCT (Qualité de vie des conditions de travail).

Alors passons du salon au bureau, si vous le voulez bien,… Vous constaterez que tout a un sens : du bon sens !

 

Vice et Versa de l’histoire

Passons de l’autre côté du miroir, même si celui-ci est loin d’être opaque, bien au contraire : Opus & Verso !

Dans son activité, Marie-Hélène passe au concret. Il ne s’agit pas ici d’inventer, mais d’apporter des solutions, de dépasser les idées « toutes faites », au cœur des entreprises et des employés.

Je lui ai demandé de définir la qualité de vie en entreprise. Vous verrez que nous ne nous éloignons pas du sujet initial de ce portrait : le sens de l’histoire ! « La QVCT est une vraie prise de conscience. La façon d’être, de vivre des gens. On remet les conditions de travail au coeur du sujet ». Elle précise qu’une entreprise, une organisation, doit s’assurer de la santé de ses employés dans l’exercice de leur métier. « Elle doit faire en sorte que les individus soient en bonne adéquation. Le travail ne doit pas générer de désagrément ». « On n’est pas là pour rendre la vie mieux qu’elle ne l’aurait été, s’ils n’avaient pas travaillé dans cette boîte ». La notion de bonheur n’est pas un accomplissement de vie.

« Tu ne peux pas demander aux entreprises de générer du bonheur chez les gens. Le bien être est une notion très personnelle – son rapport à soi, son rapport au corps – son rapport au psychique… Il faut laisser à l’entreprise sa place, sa responsabilité… ». « Le fait qu’il n’ y ait pas d’impact physique et psychique sur la santé c’est déjà énorme. Le fait qu’elle participe au bon fonctionnement d’une société en général, parce qu’elle ne génère pas de frustrations, de désillusions, de non-reconnaissance des personnes … c’est énorme. »

Nous ne sommes pas ici dans l’imagination, ni l’accès à une histoire à la « Olaf ». Nous passons le pas vers la continuité d’une histoire réelle. Donner du sens à chaque situation.

Cette partie parait plus sérieuse que le début du portrait et pourtant, vous n’imaginez pas à quel point Marie-Hélène met de la légèreté dans chaque situation. Même si elle n’est pas consciente de son humour, elle prend chaque chose avec finesse et positive chaque situation.

« Il y a toujours une solution à tout…je n’attends pas que les choses arrivent, il faut aller les chercher ».

C’est en tout humilité que Marie-Hélène exerce son activité, et pourtant sa finesse d’esprit et sa générosité en font quelqu’un de rare.

Loin de subir la vie, les problèmes, Marie-Hélène trouve des solutions pour chacun et crée un univers pour chaque chose.

« J’aime bien l’hiver quand il fait nuit tôt, regarder les bouts de vie des intérieurs allumés… tu reconstruis toutes les histoires. Des histoires heureuses ! »

Merci Marie-Hélène

 

LinkedIn Marie-Hélène Bareyt, LinkedIn  Opus & Verso

Site Opus & Verso 

Florence de Rochefort/Florence Comdigitale _www.comemedias.com
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Et pour plus de portraits c’est ici https://www.comemedias.com/rencontres-et-emotions/