Retour aux sources quelques semaines dans mon tendre limousin, le temps est chaud et me voici arpentant les villages, de vide greniers en découvertes. À Blond, je rentre dans l’église et découvre Daniel qui présentent quelques-uns de ses ouvrages sur Rennes-le-Château, nous voici dans l’énigme d’un trésor perdu, des cathares, un peintre… Daniel Dugès : Voyages énigmatiques à Rennes-Le-Château !

Rennes-Le-Château et le Secret de Nicolas Poussin

Sujets qui me passionnent ! Nous échangeons et je repars avec deux livres : Rennes-Le-Château – Un Chapitre Maçonnique Secret (1) et Le secret de Nicolas Poussin : Au cœur de l’affaire de Rennes-Le-Château (2). Daniel m’a parlé également de ses autres livres : les énigmes historiques !

Revenue à Paris, et après avoir « dévorée » ces livres, je fais un post sur Daniel, car comme je lui ai dit lors de cet interview, pour moi l’homme est tout aussi important que son œuvre.

Daniel a eu la gentillesse de répondre à mes questions et de me parler de ses différents univers créatifs que je vous invite à découvrir.

Vous avez consacré une partie de vos recherches sur Rennes-Le-Château, pourquoi ? 

« J’ai passé ma jeunesse à découvrir les châteaux cathares, en particulier Montségur où j’ai passé tous mes étés vers mes vingt ans. Un jour par hasard dans les années 1985, je suis passé par RLC (Rennes le Château). La visite était très libre à cette époque et à la suite d’une visite approfondie je me suis retrouvé dans la pièce dite « secrète » de la sacristie. Ayant eu une éducation religieuse suivie, je me suis demandé : Mais qu’est-ce que c’est que ce curé qui se fait construire une pièce secrète ? J’ai donc acheté toute la littérature de l’époque sur ce sujet. L’histoire du trésor ne me parlait pas beaucoup, je sentais confusément autre chose derrière ces lieux. Puis ma démarche fut liée à des rencontres et à beaucoup de travail en archive et en visite diverses. J’avais pris l’habitude de dire, « je passe mes week-end dans les églises et les cimetières.»

Très intéressants ces ouvrages qui foisonnent d’informations. Si vous lisez un de ces ouvrages je serai ravie d’échanger avec vous et Daniel !

La naissance d’une passion

Comment est venu l’envie d’écrire, de partager vos connaissances ?

« Quand j’ai commencé à développer quelques connaissances sur ce sujet j’en ai beaucoup parlé avec des amis du coin, dont les héritiers de l’Abbé Saunière et peu à peu j’ai fait des conférences sur le sujet, autour et à Rennes. Un ami m’a dit un jour : « vous n’écrivez pas assez sur le sujet », comme un reproche. Pourtant j’avais pris des centaines de notes, mais je n’avais pas eu l’idée de les présenter sous forme de livre car le travail de recherche me passionnait suffisamment et je ne m’étais pas tourné vers l’idée d’une rédaction.

Pourtant j’avais écrit des chansons une centaine et il me semblait donc pouvoir écrire. Ceci dit la chanson est un genre particulier et l’essai historique un autre. (3)

Le secret de Nicolas Poussin

Je me suis donc mis à rédiger un essai sur l’intérêt de mêler Poussin un peintre du XVIIe avec un petit curé du XIXe. C’était un petit fascicule de quelques dizaines de pages dont je laissais un exemplaire à l’entrée de RLC. Un éditeur me téléphona pour me dire qu’en l’étoffant un peu on pouvait publier. Cela devint « Le secret de Nicolas Poussin ». Mes conférences attiraient du monde et mes recherches avançaient j’ai donc écrit ou participé à cinq ouvrages sur cette affaire. Le plus intéressant a été la découverte de l’histoire des mouvements de pensées mythiques qui, jalonnaient cette histoire, comme les Rose Croix, le Prieuré de Sion ou l’église primitive. Et je me suis passionné pour la notion de « vérité » qui se cache derrière le mythe. C’est, à mes yeux le plus signifiant quant à la condition humaine. C’est ce que j’ai essayé de faire avec RLC.

La maçonnerie et l’histoire

Vous parlez de vos rencontres avec les/la Loge – y a-t-il une anecdote que vous voudriez bien partager ? 

« Jeune j’avais eu une première vie de tennisman. Un jour un de mes anciens amis de cette époque est venu me voir, il avait entendu dire que je m’intéressais à l’histoire de Rennes et voulait y amener quelques amis. Je venais de découvrir l’implication de la maçonnerie dans les constructions de l’abbé, et je me mis à lui expliquer ce qu’était la maçonnerie et ce que j’avais trouvé.

Au bout d’un moment il a souri puis a coupé mon explication. Il était au plus haut degré du rite dont je lui parlais, et n’avait pas besoin de mes commentaires, il suivait très bien ce que je lui disais. Je suis donc allé avec cette loge à RLC et tous ont reconnu les symboles dont je parlais qui sont particuliers puisque concernant les Degrés de Sagesse du Rite Français. Plus tard, j’ai fait visiter Rennes à de nombreuses loges. »

Inspirations et rencontres

Dans notre cher limousin vous présentez vos livres au public – cela vous permet d’échanger – est-ce que ces rencontres sont une source d’inspirations ?

Le vrai plaisir pour moi aujourd’hui est de rencontrer le public et de discuter avec mes lecteurs, aussi bien sur Rennes, que sur mes romans. Un salon du livre c’est la rencontre avec des quantités de gens différents et d’attitudes différentes à l’égard de l’auteur, on pourrait écrire tout un chapitre sur ces rencontres.

Pour ma part, elles sont rarement à l’origine de trame romanesque, mais j’y puise souvent les réflexions humoristiques ou non que j’y entends et je les replace dans mes romans. »

Romans d’énigmes historiques

Vous écrivez également des romans d’énigmes historiques, pouvez-vous nous parler de l’une d’elle, celle que vous préférez ! ?

« On me place dans les auteurs de romans policiers parce qu’en France l’on aime bien tout classer dans des tiroirs. Pour moi je n’ai jamais écrit de roman policier, mais je bâtis en partant d’un lieu ou d’une anecdote historique, une énigme qui se corsera par une affaire de police, bien sûr, mais ceci n’est pas le centre de mon intérêt. D’autant que j’essaye de garder un ton assez humoristique, et que l’humour n’est pas à la mode dans le polar. J’aime sauter dans le passé et faire revivre des personnages d’autrefois, imaginaires ou réels.

Ainsi dans Et Simonetta danse. (4), j’ai fait revivre et parler Simonetta Vespucci le modèle de la Vénus Botticelli. Quel bonheur de lui redonner la parole en la mêlant, en parallèle, à une intrigue moderne liée à un tableau du Maître florentin.

Elle-même est un personnage de roman, imaginez qu’à son enterrement suivaient les plus grands poètes de son époque qui lui avaient dédié des vers, ainsi que Léonard de Vinci, Botticelli, Piero di Cosimo qui laissera un de ses plus célèbres portraits. Quand Botticelli quittera ce monde il se fera enterrer à l’entrée de la chapelle des Vespucci au pieds de Simonetta. Toute sa vie est une énigme, j’en ai tiré une, mais bien petite sans doute à côté de la réalité. »

Daniel Dugès : sa vie, ses passions artistiques

« Ma vie est une longue suite de passions qui se sont parfois succédé mais souvent en parallèles. J’ai fait beaucoup de sport : Tennis, golf, Ulm. Très jeune j’ai été pris d’une envie de peindre irrésistible, j’ai donc fait les Beaux-Arts et je suis sorti avec le CAPES d’Arts Plastiques, ce qui m’a fait vivre c’est prof d’arts plastiques.

Toutefois J’ai toujours mené une carrière de peintre parallèlement.

En fin carrière est un grand mot, j’ai exposé un peu partout, mais si j’ai un talent, c’est celui d’être toujours à contre-courant ce qui m’a valu de rester dans l’ombre totale. Ceci étant doublé du fait que je suis d’une timidité maladive et que je ne demande rien à personne. Sans doute aurai-je du. Avec ça, je suis né dans un milieu de chanteurs et je me suis toujours passionné pour la chanson. J’en ai, écrite une centaine et promené quelques spectacles de ci de là. Mais, là encore, de la chanson française poétique au moment où naissait le disco…  Puis il y a eu l’affaire de Rennes, et l’écriture. J’ai aussi fait du théâtre avec une troupe de Brive le Théâtre du cri ce qui m’a beaucoup apporté. »

« La justice, c’est comme la Sainte Vierge, il faut la voir de temps à autre, sinon le doute s’installe » de Michel Audiard est ma citation préférée.

Dans son dernier roman « L’ombre derrière le tableau » (5), l’énigme, l’enquête publicitaire laissent place à la vie d’un peintre et son idéal

« Mon dernier roman qui est un passage pour moi, puisqu’il n’est en aucun cas policier. Il raconte l’enfance, la jeunesse et l’âge mur d’un peintre en recherche d’absolu »

Merci Daniel

Florence de Rochefort/Florence Comdigitale _www.comemedias.com

Action visibilité Com e Medias

(1) Rennes-Le-Château – Un Chapitre Maçonnique Secret,2012. Découvrez les symboles, et l’architecture de l’église de l’abbé Saunière avec un nouveau regard, le mystère est levé.

(2) Le secret de Nicolas Poussin : Au cœur de l’affaire de Rennes-Le-Château2010. Nicolas Poussin, (XVIIe siècle), est-il venu à Rennes-le-Château ? Son tableau les Bergers d’Arcadie, recèle une énigme…

(3) Chanson « l’autan » à écouter  https://www.youtube.com/watch?v=azFotS0EQuo

(4) Et Simonetta danse. 2017, Simonetta experte artistique, va participer à une enquête policière… Un petit truand endormi et un mort sont retrouvés aux pieds de la copie du tableau intitulé la Piéta de Botticelli …

 

(5) L’ombre derrière le tableau 2019

 

A lire aussi : Le temps du Laurier, L’ABC de RLC,Entre la rose et l’équerre,L’église de Rennes le Château,Le Signeet Le Nom des pierres.